La semaine dernière, j’ai eu le privilège de m’adresser à l’assemblée générale annuelle de PASC (dans le cadre de la conférence des PDG et hauts dirigeants), un événement qui rassemblait plusieurs chefs de file parmi les plus expérimentés du secteur canadien des produits alimentaires, de santé et de consommation.

C’est toujours le point culminant de l’année, non seulement en raison des conversations qui s’y déroulent, mais pour ce qu’elles révèlent quant à l’orientation de notre industrie. Ce message poursuit cette conversation en réfléchissant à nos constats, à leur signification et à la direction que nous devons prendre.

Les prix abordables, enjeu marquant de notre époque

Un Canadien sur quatre doit maintenant se tourner vers les banques alimentaires et plusieurs s’y retrouvent chaque mois. Il ne s’agit pas là d’une pointe passagère; c’est plutôt le symptôme d’un malaise structurel profond. Pour notre industrie, la pression provient de tous les côtés à la fois : les consommateurs à bout d’argent, les employés qui gèrent le coût croissant de la vie et les détaillants pressés de se distancer de cette conversation.

Trop souvent, les manufacturiers se retrouvent coincés entre deux feux. Les décisions de prix servent à récupérer les coûts plutôt qu’à augmenter les profits, mais la perception est importante. Nous devons raconter notre vision des choses plus clairement et de façon plus uniforme.

L’environnement de vente au détail, plus complexe que jamais

Dans mes neuf ans à la barre de PASC, je n’ai jamais vu de négociations aussi sensibles qu’aujourd’hui. Les grands détaillants se concentrent à gérer leur image publique de prix abordables, souvent au détriment des partenariats.

Pour cette raison, le Code de conduite en épicerie prend toute son importance. Il apporte l’équité et la prévisibilité dans nos relations tout au long de la chaine d’approvisionnement. Les dispositions centrales sont complètes et en fait, plus fortes que celles du modèle du Royaume-Uni qui a servi à les élaborer. Il reste donc le processus de résolution de conflit, dernier point à régler. C’est difficile, mais je suis confiant que nous y parviendrons. 

Avec la conformité continue et la préinscription, le Code sera entièrement mis en œuvre d’ici janvier 2026, une étape marquante pour notre secteur.

La politique est en transition à Ottawa et nous devons tirer profit de l’occasion

Sous le Premier ministre Mark Carney, le gouvernement adopte un ton plus pragmatique et plus centré sur l’économie. Nous constatons un désir de moderniser, de réduire les obstacles administratifs et de percevoir la compétitivité comme un objectif de la politique plutôt que comme un simple argument.

Chez PASC, nous nous impliquons directement sur ce front. Santé Canada est maintenant plus ouvert que jamais à la modernisation et passe d’un esprit de restriction à une attitude d’encouragement. Pour la première fois depuis belle lurette, nous voyons naitre des politiques conçues pour soutenir la production au lieu de la pénaliser.

Penser à la capacité manufacturière à long terme

Depuis les quarante dernières années, le Canada a perdu trop de terrain. Plus de la moitié des produits vendus dans les allées centrales des épiceries sont importés, principalement en provenance des États-Unis. L’enjeu n’est pas qu’économique; il est aussi stratégique. Recouvrer ne serait-ce qu’une partie de cette production signifierait des milliards de dollars d’investissement et des dizaines de milliers de nouveaux emplois.  

PASC collabore avec KPMG pour effectuer des recherches économiques destinées à quantifier cette opportunité et démontrer comment la modernisation règlementaire, les pratiques équitables de vente au détail et les politiques concurrentielles visent toutes un même but : développer une base manufacturière plus robuste ici, au pays.

La même logique s’applique au niveau provincial.

Le cadre de recyclage ontarien Blue Box actuel, malgré ses bonnes intentions, a inutilement créé des coûts et de la confusion. Il est temps de le corriger, non pas pour ralentir les progrès environnementaux, mais pour se doter de bonnes politiques, conformes à de bonnes affaires.   

Dorénavant, leadership est synonyme d’imagination

La réduction des coûts peut aider à stabiliser le navire, mais ne peut en assurer l’avenir. Nous devons repenser les chaines d’approvisionnement, le commerce, l’innovation et comment ajouter de la valeur dans un marché qui exige à la fois prix abordables et croissance. Notre secteur a toujours recherché des solutions. PASC a été conçue en ce sens : porte-parole unique possédant l’expertise, les données et les relations nécessaire pour un Canada plus fort et plus concurrentiel.

L’année qui vient sera certes difficile, mais aussi déterminante. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l’économie fonctionne mieux pour les consommateurs, les entreprises et les gens qui en dépendent.

Cette lettre ouverte a été publiée à l’origine sur Linkedin.